Poulet américain au chlore : débat parlementaire et cadre sanitaire en Suisse

Poulet américain au chlore : débat parlementaire et cadre sanitaire en Suisse

Contexte et enjeux

La perspective d’importer du poulet américain traité au chlore alimente le débat au Parlement fédéral, après des révélations publiées récemment par la presse dominicale sur une éventuelle levée de l’interdiction.

Cette éventuelle concession suscite déjà des craintes et des critiques, même si la grande distribution semble peu motivée.

Interrogations et réponses à Berne

Le conseiller national Jacques Nicolet (UDC/VD) a demandé pourquoi le Conseil fédéral se disait prêt à s’aligner sur les États‑Unis et si l’importation de ces poulets pourrait influencer les relations avec l’administration américaine. Le ministre de l’Économie, Guy Parmelin, a répondu que cela n’avait aucun lien et a précisé que le Conseil fédéral poursuit ses efforts pour améliorer les exportations suisses vers les États‑Unis et informera du résultat en temps utile.

Il a aussi rappelé que la Suisse n’est pas autosuffisante en matière de volaille: près de 40% de la viande consommée est importée, essentiellement du Brésil, et la loi exige l’indication du pays d’origine afin de permettre au consommateur de faire son choix.

Cadre sanitaire et traçabilité

La Verte Sophie Michaud Gigon a interrogé Elisabeth Baume-Schneider sur l’aspect sanitaire des poulets traités au chlore. Selon les connaissances scientifiques actuelles, l’usage d’une solution chlorée pour réduire les agents pathogènes ne présenterait pas de risque pour la santé, a répondu la ministre de l’Intérieur. Elle a toutefois rappelé que le traitement de la volaille au chlore pour garantir les normes d’hygiène n’est pas autorisé en Suisse, y compris pour les produits importés, et que la Suisse applique les mêmes règles que l’UE.

La députée a également demandé comment Berne compte contrôler l’indication du pays d’origine des poulets vendus dans les restaurants, les food trucks et les chaînes de restauration rapide. La ministre a réaffirmé que la loi oblige l’indication du pays d’origine et que les établissements font l’objet de contrôles, les informations sur l’origine étant vérifiables.

Élevage intensif et perception de la qualité

Le sujet du poulet chloré reflète des divergences entre les pratiques de production nord‑américaines et européennes. D’un côté, certains observateurs estiment que des volailles traitées après l’abattage pour combattre les salmonelles illustrent une production de masse et une qualité perçue comme inférieure, invitant à la prudence. De l’autre, on rappelle le rôle de la sécurité sanitaire et des règles communes avec l’Union européenne.

Le débat évoque aussi le bien‑être animal dans les élevages américains, où l’on dit que jusqu’à un demi-million de volailles peuvent cohabiter dans une ferme classique.