Pollution des mégots à Genève : l’OMS et la CCLAT appellent à des mesures ambitieuses

Pollution des mégots à Genève : l’OMS et la CCLAT appellent à des mesures ambitieuses

Contexte et objectifs de la conférence CCLAT à Genève

Genève accueillera la onzième Conférence des États parties à la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT), qui se tiendra du 17 au 22 novembre. Andrew Black, chef par intérim du secrétariat de la CCLAT, a déclaré devant la presse que la meilleure solution pour l’environnement pourrait passer par la suppression des filtres, et que la conférence examinera en particulier les dommages environnementaux causés par l’industrie du tabac et ses produits.

Il a précisé que l’on estime à 4 500 milliards le nombre de mégots de cigarettes jetés chaque année dans le monde, faisant de ce déchet la forme la plus répandue sur la planète. Ces mégots sont toxiques et constituent une source importante de pollution plastique en raison de leurs filtres non biodégradables, dérivés de cellulose. De plus, il a rappelé que les filtres n’atténuent pas la toxicité des cigarettes.

Impact sanitaire et environnemental

Rüdiger Krech, directeur général du programme Environnement et changement climatique de l’OMS, a déclaré qu’il était « grand temps d’interdire ces plastiques » et que ces filtres constituent « la principale source de pollution des eaux », également contaminées par des substances toxiques. Plus de sept millions de décès par an sont imputables au tabac, un bilan qualifié d’« entièrement évitable » par Andrew Black.

Enjeux et défis lors de la prochaine conférence

À ce jour, 180 États ont ratifié la Convention-cadre (CCLAT), entrée en vigueur en 2005. Selon Black, l’industrie du tabac fait pression pour limiter l’étendue des futures décisions, ce qui rend l’événement déterminant pour l’avenir du tabagisme chez les générations futures.

Les échanges porteront aussi sur le marketing agressif des multinationales du tabac et les inquiétudes liées au nombre croissant d’enfants dépendants par de nouveaux procédés. Tedros Adhanom Ghebreyesus rappelle que les preuves s’accumulent sur la nocivité des cigarettes électroniques et que rien ne prouve leur bénéfice net pour la santé publique. Plus de 100 millions de personnes vapotent dans le monde, dont au moins 15 millions d’enfants âgés de 13 à 15 ans, selon la première estimation mondiale de l’OMS sur l’usage du vapotage. Le dirigeant de l’OMS rappelle que les grands acteurs du tabac sont motivés par « le profit » et met en garde contre des tentatives d’infiltration et de sabotage de la conférence.

Publicité, jeunesse et produits électroniques

Benn McGrady, chef de l’unité Droit et politiques de santé publique de l’OMS, confirme un lobbying intense de l’industrie et explique qu’elle cherche à semer la discorde autour des discussions. Concernant la cigarette électronique, il précise que si ces produits sont présentés comme des outils de réduction des risques, ils présentent des caractéristiques particulièrement attrayantes pour les enfants, telles que des couleurs vives et des arômes fruités. L’OMS réclame des interdictions totales de la publicité et du parrainage du tabac, y compris pour les cigarettes électroniques et les pochons de nicotine aromatisés.