Ajaccio inaugure son téléphérique urbain, quatrième du genre en France, pour désengorger les routes et réduire la pollution automobile

Ajaccio inaugure son téléphérique urbain, quatrième du genre en France, pour désengorger les routes et réduire la pollution automobile

Un dispositif de mobilité urbaine en débat

Ajaccio a inauguré samedi son téléphérique urbain, le quatrième du genre en France, destiné à fluidifier les déplacements et à désenclaver l’entrée de ville la plus peuplée de Corse, soit environ 75 000 habitants. Avec cette mise en service, Ajaccio devient la première ville du bassin méditerranéen à adopter ce type d’équipement.

Caractéristiques et parcours

Le tracé démarre au front de mer et, après un dénivelé de 54 mètres, franchit une colline jusqu’au pôle hospitalier sur une distance d’environ trois kilomètres. Le système comprend 34 cabines et peut transporter entre 1 000 et 1 500 passagers par heure et par sens.

Deux arrêts intermédiaires permettent le trajet entre Saint-Joseph en bord de mer et Mezzavia, zone économique et résidentielle en plein développement; le temps de trajet est d’environ 12 minutes. Le service est assuré de 6h30 à 22h.

Le coût global est estimé à 38 millions d’euros, financé à 70% par l’État. Baptisé Angelo, du nom du mont Sant’Anghjulu où il est implanté, l’équipement vise à faciliter l’accès à des zones d’activités et à des services publics, en s’inscrivant dans une démarche de mobilité durable.

Données techniques essentielles

Longueur du tracé: environ 3 kilomètres; dénivelé: 54 mètres; 34 cabines; capacité entre 1 000 et 1 500 passagers par heure et par sens; ouverture: 6h30-22h; coût total: 38 millions d’euros; financement: 70% par l’État.

Réactions et enjeux locaux

Le projet vise à désenclaver une entrée de ville déjà sollicitée par des équipements importants, notamment un Palais des sports et des spectacles, un collège de 700 élèves et un hôpital employant plus de 2 000 agents, ainsi que des milliers de logements et des centres commerciaux.

Depuis l’annonce, les avis restent nuancés: des autonomistes de Femu a Corsica dénoncent un « projet insensé, démesuré et très largement impopulaire », Core in Fronte évoque une « chronique d’un échec annoncé », et le Rassemblement National s’inquiète d’un éventuel saccage environnemental lié au déboisement.

Certains habitants se montrent toutefois optimistes. Maryse Mancini, retraitée, a confié à l AFP son optimisme, estimant que le téléphérique pourrait réduire les embouteillages et faciliter les déplacements vers Mezzavia. Alessandro Macis, agent de sécurité âgé de 45 ans, affirme vouloir croire au dispositif. À Brest, le premier téléphérique urbain de France a enregistré plus d’un million de trajets en 2024, après 864 000 en 2017, illustrant une dynamique de fréquentation croissante.