Brenda Biya et la vidéo TikTok autour de l’élection camerounaise : contexte et réactions
Contexte et enjeux de l’élection présidentielle au Cameroun
Le Cameroun se prépare à l’élection présidentielle du 12 octobre. Les électeurs devront choisir entre la poursuite de la continuité et une rupture politique, alors que Paul Biya, âgé de 92 ans, dirige le pays d’Afrique centrale depuis plus de quarante années. Officiellement candidat à un huitième mandat, il est présenté comme le doyen des chefs d’État en exercice, mais son relatif silence et sa faible visibilité publique nourrissent des incertitudes quant à sa capacité à conduire un nouveau septennat.
À la tête du Cameroun depuis novembre 1982, Biya continue d’administrer le pays avec un cercle restreint et des décisions parfois façonnées à sa guise. Pour certains, les conséquences peuvent toucher des proches fidèles, d’autres évoquent des répercussions plus larges.
Pour l’élection d’octobre, où il sera en lice face à onze autres candidats, les dynamiques internes au sein de son parti apparaissent différemment et laissent entrevoir une ouverture des enjeux.
Une prise de parole sur TikTok et ses suites
Sur TikTok, Brenda Biya, jeune femme vivant à l’année dans un luxueux hôtel genevois, a publié une vidéo appelant à ne pas voter pour son père. Suivie par près d’un demi-million d’abonnés, elle déclarait notamment : « Il a fait souffrir assez de gens. J’espère vraiment qu’il y aura un autre président ». Peu après, la vidéo a été supprimée du compte après une ample diffusion et de nombreuses réactions.
Quelques jours plus tard, elle a publié une nouvelle vidéo se ravisant. La vingtenaire, qui avait fait son coming-out en 2024, explique ne pas connaître la politique et affirme : « Ne suivez pas mes conseils. Je traverse une période de dingue ce qui m’a poussée à faire le commentaire que j’ai fait ». Elle conclut toutefois par : « Mon père est un grand homme et c’est un excellent candidat ».
Des doutes subsistent quant à la sincérité de ces explications publiques. Un communiqué officiel évoque néanmoins le déplacement de Paul Biya à Genève, « préoccupé par la santé de sa fille », selon un membre de son cabinet relayant l’information dans la presse camerounaise.
Réactions et analyses sur les réseaux sociaux illustrent l’attention portée à cet épisode.
Parmi les échanges, certains internautes ont publié des remarques ironiques, comme : « Papa a coupé la pension alimentaire ? », ou encore : « Brenda est tellement intelligente. Regardez le reflet de ses lunettes de soleil, elle lit un papier et montre les verres, elle nous envoie un message ». D’autres évoquaient des menaces supposées envers elle.
Le sujet s’inscrit également dans une couverture médiatique plus large, avec des éléments présentés par Virginie Gerhard à la radio et par Fabien Grenon pour le web.