Budget 2026 : Bruno Retailleau juge invotable le projet du gouvernement et réclame des rectifications

Budget 2026 : Bruno Retailleau juge invotable le projet du gouvernement et réclame des rectifications

Contexte et position de la droite sur le budget 2026

Dans un entretien publié par Le Figaro mardi, Bruno Retailleau, président des Républicains et ancien ministre de l’Intérieur, affirme que le projet de budget présenté par l’exécutif est invotable pour la droite dans son état actuel. Il précise que le gouvernement cherche, selon lui, à faire payer aux Français les délires et les vieilles lunes socialistes afin d’acheter du temps.

« En l’état, le projet de budget du gouvernement est invotable par la droite », affirme-t-il, ajoutant que LR ne s’interdirait aucun débat, y compris celui de la censure. Il précise toutefois qu’il ne peut pas imaginer que les choses en restent là et assure que députés et sénateurs LR « ne laisseront pas faire »: « nous nous battrons pied à pied pour rectifier la copie ».

Réactions et velléités de débat au sein des LR

Le dirigeant des LR affirme que, si nécessaire, le parti serait prêt à engager un échange naufragé par le biais du débat parlementaire, sans exclure la discussion sur une éventuelle censure. Il précise néanmoins qu’il faut éviter d’en arriver à ce point et que les parlementaires LR ne se contenteront pas d’un simple vote sans contestation des choix budgétaires.

Perceptions des évolutions budgétaires et de la réforme des retraites

Le président du LR juge « terrible » le signal envoyé par la suspension de la réforme des retraites, décision confirmée mardi par le Premier ministre Sébastien Lecornu. Par ailleurs, Édouard Philippe, ancien Premier ministre et partisan d’une démission du chef de l’État après l’adoption du budget, estime que quitter le pouvoir serait la seule option « digne » pour éviter une période de 18 mois de crise politique.

« La raison d’être reste le besoin de débattre et d’avancer », a réagi le Premier ministre face à ces critiques, arguant que les débats doivent pouvoir démarrer et qu’ils vont démarrer. Il s’exprimait après l’échec des deux premières motions de censure déposées contre son gouvernement par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN).

Animations parlementaires et motions de censure

Le RN a dénoncé une « majorité de marchandage » qui a permis de sauver le gouvernement, mettant en garde les élus qui ont refusé de voter. Mathilde Panot, présidente des députés LFI, a appelé les militants du PS à rompre avec la direction du parti pour soutenir le pôle de résistance. Le PS, quant à lui, a annoncé son intention d’engager un débat sur le budget 2026 en hémicycle plutôt que de censurer le gouvernement immédiatement.

Au total, 144 députés ont voté en faveur du maintien du gouvernement lors de la première motion, ce qui représentait l’unanimité relative des groupes RN et UDR, quelques non-inscrits et trois députés LR. Le débat sur une seconde motion du RN a été évoqué mais elle n’avait aucune chance d’être adoptée, les positions de la gauche ayant été annoncées comme absentes du scrutin.

Réactions européennes et implications budgétaires

Le commissaire européen à l’Economie, Valdis Dombrovskis, a déclaré à Washington que la suspension de la réforme des retraites aurait des implications budgétaires importantes et qu’il attend de la France des mesures pour respecter ses engagements de réduction du déficit public. Il a ajouté qu’il suivait le débat avec attention et qu’il était essentiel que des mesures soient prises pour respecter ces engagements.

Conduite gouvernementale et perspectives budgétaires

Dans le cadre de sa déclaration de politique générale, Lefournissant les orientations budgétaires, Sébastien Lecornu a admis qu’il était « en décalage » avec certaines de ses convictions en proposant la suspension de la réforme des retraites. Il a justifié ce choix en expliquant qu’être le troisième Premier ministre à gérer cette crise impliquait de prendre des risques, tout en insistant sur la nécessité de ne pas agir n’importe comment et de garantir la stabilité du pays dans un contexte difficile.

Le chef du gouvernement a également rappelé que les débats doivent s’ouvrir et que des compromis seront poursuivis. Il a souligné l’importance de préserver l’institution et a exprimé ses regrets si certaines décisions avaient pu heurter des sensibilités au sein de son entourage politique.

Perspective sociale et économique

Le Parti socialiste, représenté par Olivier Faure, a appelé ses députés à respecter la position quasi unanime du parti qui vise à ne pas censurer le gouvernement dans l’immédiat, tout en laissant la porte ouverte à des compromis ultérieurs sur les mesures budgétaires et les reformes structurelles. Le consensus recherché se situe autour de la possibilité d’un débat budgétaire plus large, qui pourrait s’étendre jusqu’à l’examen du budget 2026.

La CFDT a salué la suspension de la réforme des retraites, la décrivant comme une « vraie victoire des travailleurs ». Elle a annoncé son intention de participer à une conférence sur les retraites et le travail, qui pourrait rouvrir les discussions sur la pénibilité et l’équilibre financier du système.

Perspectives et calendrier parlementaire

Alors que le budget 2026 doit être adopté dans les semaines à venir, le gouvernement entend déposer rapidement un texte et viser un déficit inférieur à 5 % du PIB lors de l’examen par le Parlement. Sébastien Lecornu a rappelé son engagement à respecter les marges budgétaires prévues et à éviter tout dérapage des comptes publics.

Par ailleurs, une conférence internationale pour la reconstruction de Gaza s’est ouverte près de Londres, réunissant des partenaires internationaux et des bailleurs de fonds pour coordonner les efforts post-conflit. Le gouvernement a indiqué que la reconstruction serait principalement menée par les Palestiniens et qu’elle s’inscrirait dans des plans de financement et d’investissements à long terme.

Notes complémentaires et cadre institutionnel

À l’issue des débats, le président de la République a rappelé que les motions de censure déposées sont de nature à viser une dissolution et qu’il n’exclut pas la dissolution de l’Assemblée si nécessaire. Il a aussi insisté sur la stabilité institutionnelle et sur le fait que les Français souhaitent sortir de l’actualité politique chaotique.

En outre, le nouveau gouvernement, composé lors de la reconduction du Premier ministre, s’est engagé à travailler avec efficacité tout en privilégiant la sobriété, l’humilité et la réduction des égos afin de surmonter la crise politique actuelle et de se concentrer sur les priorités budgétaires et économiques du pays.