Budget 2026 de Genève : déficit marqué et mesures d’économie en perspective

Budget 2026 de Genève : déficit marqué et mesures d’économie en perspective

Contexte et réaction au budget 2026

Le canton de Genève prévoit un déficit pour l’exercice 2026, selon le gouvernement, ce qui installe un climat d’inquiétude lors de la présentation du dossier.

« Ces résultats sont préoccupants », a déclaré Nathalie Fontanet, cheffe du Département des finances, devant la presse.

L’absence du démissionnaire Antonio Hodgers — qui a expliqué aux médias que cet exercice budgétaire dépassait ses « capacités de compromis » — a en outre contribué à assombrir l’ambiance.

Dans l’émission Forum, jeudi, Fontanet a exprimé son regrets face à cette position. « Je n’entends pas répondre à Antonio Hodgers sur vos ondes, mais ce que je peux dire, c’est que je déplore qu’à un mois de son départ, il décide de se désolidariser alors qu’il a piloté cet exercice pendant douze ans. » Cette situation est perçue comme surprenante, alors que, pour un budget ou un plan financier quadriennal, l’objectif est généralement de rechercher un consensus.

Le Conseil d’État rappelle qu’il réunit des provenances partisanes différentes et tente d’avancer ensemble. Cependant, Fontanet indique que M. Hodgers a estimé que la coopération n’était plus envisageable pour lui. Ce point est pris en compte.

Principaux chiffres et conséquences

Les prévisions budgétaires pour 2026 présentent un déficit « extrêmement important ». Le déficit total dépasse les 400 millions de francs, selon le Conseil d’État. Les charges de fonctionnement s’établissent à 11,24 milliards, alors que les revenus s’élèvent à 10,83 milliards.

La hausse des charges est tirée par les postes « contraintes et mécaniques » (+379 millions), sous l’effet de la démographie, du vieillissement, des coûts de la santé et des indexations automatiques. La contribution du canton à la péréquation intercantonale s’ajoute pour +128,9 millions.

Répercussions fiscales et mesures d’économie

Du côté des recettes, le retour à des niveaux plus habituels intervient après des années marquées par des gains dans certains secteurs (négoce, horlogerie, banque). Le canton absorbe aussi les effets cumulés des baisses d’impôts votées en votation, estimés à -475 millions. Au final, les impôts des personnes physiques progressent de 112 millions (+2,3 %) tandis que ceux des personnes morales diminuent de 53 millions (-2,6 %).

Compte tenu de la situation tendue, le Conseil d’État prévoit des moyens supplémentaires (+113,3 millions) dans des domaines jugés stratégiques, notamment la formation, le social, la police, les TPG, la transition numérique et l’innovation. Au total, 284,9 postes supplémentaires sont prévus.

Fontanet indique qu’elle aurait préféré présenter un budget bénéficiaire, mais que le contexte, « incertain et fragile », notamment sur la scène internationale (droits de douane, Genève internationale, etc.), a rendu cela difficile.

« On propose, le Grand Conseil dispose », a rappelé le conseiller d’État Pierre Maudet. Un nouveau plan d’économies est d’ailleurs annoncé pour le printemps prochain.

À ce stade, le déficit est couvert par la réserve conjoncturelle. La dette devrait atteindre 10,8 milliards (+800 millions), mais son coût baisse grâce à des taux d’intérêt bas. Les investissements restent élevés, autour de 827 millions.

ats/fgn