Cessement des bombardements à Gaza : Israël annonce la reprise du cessez-le-feu après des frappes meurtrières et réactions internationales
Contexte international et appels au respect du cessez-le-feu
Le Premier ministre du Qatar, l’un des médiateurs du conflit entre Israël et le Hamas, a déclaré lors d’un forum à New York que le cessez-le-feu dans la bande de Gaza doit être respecté par les parties et qu’une violation avait conduit à des frappes israéliennes. Il a précisé que les principales parties, des deux côtés, reconnaissent la nécessité de s’en tenir à l’accord soutenu par les États‑Unis.
Ces remarques interviennent alors qu’Israël a annoncé la reprise du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après une nuit de frappes qui, selon des sources palestiniennes, ont entraîné plus d’une centaine de morts en représailles à la mort d’un soldat. L’annonce survient dans un contexte de fragilité persistante du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
Évolution sur le terrain et bilan des frappes nocturnes
Selon la Défense civile à Gaza et plusieurs hôpitaux, les frappes menées mardi soir et durant la nuit ont fait au moins 104 morts, dont 46 enfants, ce qui en fait l’un des bilans les plus lourds depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre. Des sources hospitalières ont confirmé ce chiffre à l’AFP, tandis que d’autres bilans évoquent des chiffres légèrement différents.
Des estimations variées ont été avancées: certaines sources évoquent plus de 100 morts, notamment 101 personnes dont 35 enfants, et les secours indiquent que plus de 200 personnes ont été blessées. Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, a décrit la situation comme catastrophique et terrifiante dans l’enclave palestinienne.
L’armée israélienne a annoncé avoir repris l’application du cessez-le-feu après des frappes ciblant des dizaines de cibles et a ajouté avoir visé environ 30 chefs de mouvements armés opérant dans Gaza.
Réactions et positionnements internationaux
L’Union européenne a appelé toutes les parties à Gaza à respecter le cessez-le-feu. La vice-présidente de la Commission européenne, Teresa Ribera, a dénoncé les nouvelles frappes israéliennes et a déclaré qu’il fallait une véritable chance pour la paix, sans fournir de prétextes pour de nouvelles violences. Anouar El Anouni, porte-parole du service diplomatique de l’UE, a réitéré l’appel au respect du cessez-le-feu et a rappelé qu’il n’existe pas de solution militaire au conflit.
Du côté des États‑Unis, le vice-président JD Vance a affirmé que le cessez-le-feu tenait malgré les frappes meurtrières attribuées à Israël et a indiqué qu’un petit nombre d’accrochages restaient possibles. Il a aussi rappelé que le Hamas avait attaqué des soldats israéliens.
Le président américain Donald Trump a lui aussi évoqué la pérennité du cessez-le-feu à Gaza, estimant qu’Israël devrait riposter si des soldats sont tués dans le cadre du conflit.
Otages, dépouilles et échanges
Parallèlement, des échanges relatifs aux dépouilles d’otages se sont poursuivis. Les Brigades Ezzedine al-Qassam ont annoncé avoir trouvé le corps d’un otage dans l’un des tunnels situés dans le sud de Gaza et ont précisé qu’une remise serait effectuée à 21h00 GMT, après avoir reporté une remise prévue à 18h00 GMT. Le bureau du Premier ministre israélien a indiqué que les restes remis la veille appartenaient à l’otage Ofir Tzarfati, enlevé le 7 octobre 2023, et a ajouté que certains restes avaient été remis à la Croix-Rouge au cours d’opérations antérieures.
Dans ce contexte, les autorités israéliennes ont annoncé avoir tué plusieurs Palestiniens présentés comme membres d’une cellule terroriste lors d’un raid dans le village de Kfar Qud, en Cisjordanie occupée. Le Hamas, quant à lui, a démenti être impliqué dans une attaque contre des soldats près de Rafah et réaffirme son engagement envers l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.
Contexte régional et implications humanitaires
Des incidents ont également été signalés à l’est du Liban, où des échanges entre l’armée israélienne et des éléments locaux ont conduit à des tirs près de la Mission de l’ONU (Finul). L’ONU et la France ont exprimé leur préoccupation face à ces tirs visant des personnels de la Finul et aux risques accrus pour les Casques bleus.
Dans l’ensemble, la situation demeure très incertaine, avec des violences sporadiques qui pourraient remettre en cause les progrès liés au cessez-le-feu. Les acteurs internationaux appellent à la retenue et à la protection des civils, afin de préserver l’élan en faveur d’un processus de paix durable pour Gaza et ses environs.