Crise au Népal : un étudiant suisse témoin de la tension croissante à Katmandou
Un jeune étudiant suisse à Katmandou face à la crise sociopolitique
Lorenzo, un étudiant tessinois de 24 ans, poursuit ses études dans le quartier de Boudhanath, réputé pour son atmosphère spirituelle, ses monastères et le célèbre Grand Stupa. Selon ses dires, cette zone est habituellement plus calme et moins affectée par les problèmes politiques que le reste de la capitale népalaise. Cependant, ces derniers jours, même cet espace paisible a été secoué par des événements violents, avec des bâtiments incendiés et un bilan humain lourd de 19 morts, y compris une victime dans l’incendie de la Cour suprême, rapporte-t-il au site Tio.ch.
Des violences majeures et l’attaque des institutions népalaises
Depuis plusieurs jours, le Népal est confronté à une vague de manifestationsmassives, principalement menées par la génération Z, qui défilent contre la corruption, le népotisme et l’ingérence politique. Les protestataires ont ciblé plusieurs bâtiments publics, notamment le Parlement, la résidence présidentielle, ainsi que des tribunaux. La rédaction du quotidien Kantipur Post a également été attaquée et incendiée, de même que des résidences privées de figures politiques, qui ont été pillées en scandant des slogans dénonçant la corruption des élites politiques. Lors de l’incendie de la demeure de l’ancien Premier ministre Jhalanath Khanal, son épouse a perdu la vie.
Contexte et réponse des forces armées
En réaction à ces événements, l’armée népalaise a commencé à patrouiller dans la capitale, Katmandou, après la démission du Premier ministre Khadga Prasad Oli. Des soldats ont été déployés pour sécuriser les rues, faire respecter le couvre-feu, contrôler la circulation et surveiller les mouvements des habitants. La présence militaire, qui reste exceptionnelle dans ce pays, marque une étape dans la gestion de la crise. Lors des premiers affrontements, la police avait ouvert le feu, causant la mort de plusieurs manifestants, ce qui a amplifié la violence des rassemblements. Plus de 19 personnes ont été tuées lors de ces incidents, notamment lors d’une manifestation devant le Parlement où des tirs ont été signalés.
Impacts sur la vie quotidienne des étudiants étrangers
Pour Lorenzo et ses camarades, la sécurité reste une préoccupation, même si leur environnement dans le monastère leur paraît relativement sécurisé. Le jeune étudiant témoigne que, lors d’une méditation, il a été rapidement enfermé dans un temple par précaution en raison de l’intensité des troubles à l’extérieur. La fermeture des écoles et des universités, ainsi que l’annulation de vols, témoignent de l’impact profond de la crise sur la vie quotidienne. Lorenzo note que les lignes de vol, qui auparavant transportaient de nombreux passagers toutes les dix minutes, sont devenues quasi vides, ce qui illustre la paralysie du secteur aérien. Il a communiqué avec l’ambassade de Suisse et envisage d’avancer son retour prévu initialement pour le 27 septembre. Si certains habitants restent optimistes quant à une résolution rapide, l’incertitude prédomine quant à la durée de la crise.
Une attitude malgré tout sereine face à la crise
Malgré le vacarme et les tensions ambiantes, Lorenzo conserve une attitude calme. Il explique qu’il occupe son temps en jouant de la guitare et en prenant des repas, tout en restant conscient de la gravité de la situation. «Nous sommes bouleversés, mais aussi confiants que tout finira par s’arranger», conclut-il, exprimant une certaine foi dans la résolution rapide des troubles malgré l’instabilité actuelle.