Crise humanitaire à Gaza : un exode massif et une situation d’inaction inquiétante

Crise humanitaire à Gaza : un exode massif et une situation d’inaction inquiétante

Une fuite de population massive en cours à Gaza face aux opérations militaires israéliennes

Selon les déclarations des autorités israéliennes, un nombre pouvant atteindre un million de personnes pourrait tenter de quitter la ville de Gaza en direction du sud du territoire. Face à cette perspective, un flux important de familles tente de fuir la zone, s’engouffrant sur des routes poussiéreuses entourées de décombres, dans un contexte où les opérations militaires israéliennes se concentrent sur la prise de contrôle de Gaza-ville. La ville, considérée comme l’un des derniers bastions du mouvement islamiste Hamas, fait l’objet d’une offensive intense.

Les responsables israéliens ont indiqué que ces mouvements de populations concernent principalement ceux qui habitent le nord de Gaza, cherchant à se réfugier dans le sud, où la population, estimée à environ deux millions d’habitants, a déjà été déplacée à plusieurs reprises en raison des hostilités. Cependant, nombre de civils craignent ne pas pouvoir échapper à la violence, Israël ayant frappé des zones où il demandait auparavant aux habitants de se rendre.

Conditions difficiles et scènes d’exode vers le sud de Gaza

Des témoins décrivent un exode difficile, avec des familles épuisées progressant à pied ou embarquées dans des véhicules de fortune, portant sacs, enfants ou matelas. Sur la route côtière près de Nousseirat, dans la partie centrale de la bande de Gaza, des habitants en état de grande fatigue avancent sous un ciel chargé d’incertitude. Parmi eux, Mohammed Ghazal, 32 ans, qui a fui le quartier de Choujaiya, évoque des bombardements constants : « Nous vivons dans un état de panique et de peur extrême. Les explosions sont intenses, et les tirs continuent », confie-t-il à l’AFP.

De multiples efforts de la part de l’armée israélienne ont été signalés, avec plus de 250 000 personnes ayant quitté Gaza depuis le début de l’intensification des raids aériens et terrestres, selon les sources militaires israéliennes. La Défense civile à Gaza quant à elle, annonce qu’environ 68 000 personnes ont pu s’éloigner de la zone, mais la crédibilité de ces chiffres demeure difficile à vérifier de manière indépendante en raison des restrictions médiatiques et des difficultés d’accès sur le terrain.

Une population terrorisée par les bombardements incessants

Les habitants du sud-ouest de Gaza, notamment dans le quartier de Tel al-Hawa, décrivent une nuit marquée par des bruits constants d’explosions. Oum Alaa Chaaban, 45 ans, témoigne à l’AFP : « Les bombardements n’ont pas cessé depuis l’aube. Nous n’avons pas dormi de la nuit… mes enfants hurlaient de terreur », explique-t-elle. La situation reste très tendue, avec des attaques ciblées de l’armée israélienne visant à affaiblir les capacités du Hamas et ses infrastructures, notamment des tours d’habitation détruites ces derniers jours.

En réponse aux opérations militaires, l’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs structures, y compris une tour utilisée comme poste d’observation par le Hamas. Depuis l’aube, au moins 20 personnes ont été tuées dans l’ensemble de la bande de Gaza, selon la Défense civile. La situation humanitaire et sécuritaire demeure préoccupante, avec une population civile confrontée à une violence continue et un déplacement massif, dans un contexte de conflit qui semble loin de connaître une issue rapide.