Délocalisation de postes informatiques à Lisbonne : la Poste suisse sous le regard des élus
La Poste suisse face à la délocalisation de ses emplois informatiques
Le groupe postal suisse prévoit d’implanter jusqu’à 200 postes d’informaticiens à Lisbonne, tout en réduisant ses effectifs en Suisse. Cette annonce suscite des interrogations de la part de plusieurs représentants politiques, qui se demandent si cette orientation traduit une transformation en une véritable multinationale européenne.
Réactions des élus face à la stratégie de la Poste
Le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS) a exprimé ses préoccupations, en s’interrogeant si le Conseil fédéral allait rester inactif face à ce qui pourrait apparaître comme un démantèlement partiel d’une institution historiquement suisse. Selon lui, la Poste devrait continuer à conserver un rôle essentiel dans le maintien des emplois pour les résidents helvétiques.
De son côté, Olivier Feller (PLR/VD) et Nadine Gobet (PLR/FR) ont demandé à Albert Rösti, conseiller fédéral chargé de la supervision, d’apporter des précisions sur cette démarche. Ce dernier a confirmé les chiffres avancés par la Poste, indiquant que celle-ci souhaite maintenir une majorité de ses effectifs en Suisse.
Chiffres et perspectives : quelles impacts pour l’emploi en Suisse ?
Albert Rösti a expliqué que la Poste dispose actuellement d’environ 1 500 collaborateurs dans le secteur informatique, dont 60 à Lisbonne. La stratégie de délocalisation prévoit une évolution progressive, visant à faire passer le nombre d’employés en Suisse à plus de 1 300, tandis que la douzaine de postes à Lisbonne pourrait dépasser les 260. Il a aussi souligné que ces changements s’étaleront sur plusieurs années, ce qui devrait permettre d’éviter des licenciements massifs en Suisse grâce à la gestion naturelle des effectifs.
Un changement stratégique qui soulève des questions
La déclaration d’un responsable qui pourrait laisser penser à une transformation en une société de type multinational fait naître des questions quant aux choix stratégiques de la Poste et à leur impact sur l’économie locale. Néanmoins, Albert Rösti a insisté sur la volonté de maintenir la présence et l’emploi en Suisse, tout en adaptant progressivement ses ressources aux évolutions du secteur numérique.