Espagne : Assange réclame 20 ans de prison contre le dirigeant d’Undercover Global, selon les avocats

Espagne : Assange réclame 20 ans de prison contre le dirigeant d’Undercover Global, selon les avocats

Contexte et plainte principale

Les avocats de Julian Assange sollicitent la justice espagnole pour obtenir une condamnation de 20 ans de prison à l’encontre de David Morales Guillen, président d’Undercover Global. Ils l’accusent d’avoir espionné le fondateur de WikiLeaks pour le compte des États‑Unis alors que ce dernier était réfugié à l’ambassade équatorienne de Londres, selon le recours consulté par l’AFP.

Le document judiciaire vise un total de vingt ans de prisão pour Morales Guillen, notamment pour divulgation de secrets, corruption, blanchiment d’argent et détention illégale d’armes.

Julian Assange a été libéré de la prison britannique en juin 2024 après un accord avec les autorités américaines qui réclamait son extradition. Précédemment, il s’était réfugié à l’ambassade de l’Équateur à Londres en 2012 afin d’éviter une extradition vers la Suède, procédure finalement abandonnée. La police britannique l’a expulsé le 11 avril 2019, lorsque Quito a retiré sa protection.

Entre 2015 et 2018, la gestion de la sécurité de l’ambassade a été confiée à Undercover Global, une société espagnole dirigée par l’ancien militaire David Morales. Le procès en Espagne n’a pas encore de date fixée.

Éléments de l’enquête et éléments factuels

Selon la défense du cybermilitant australien, en 2016, lors d’un déplacement à Las Vegas, M. Morales aurait pris contact avec les autorités américaines afin de leur transmettre des informations.

L’enquête menée par la justice espagnole a conclu que Morales a espionné Assange et transmis à des tiers des informations obtenues de manière illicite sur le fondateur de WikiLeaks et d’autres personnalités, dont plusieurs présidents d’Amérique latine avec lesquels il avait été en contact, précise le juge.

Selon le juge chargé du dossier, M. Morales aurait ordonné en 2017 l’installation de nouvelles caméras de sécurité capable d’enregistrer des conversations confidentielles au sein de l’ambassade, entre le militant, ses avocats, ses proches et diverses personnalités. Parmi elles figuraient Baltasar Garzón, coordinateur de la défense d’Assange, et d’anciens chefs d’État tels qu’Evo Morales, Rafael Correa, José Mujica, ainsi que les anciennes présidentes Cristina Kirchner et Dilma Rousseff.

Le juge indique également que Morales aurait exigé l’activation d’un système de streaming permettant un accès en temps réel à ce qui se déroulait à l’intérieur de l’enceinte diplomatique. Deux canaux étaient prévus, un officiel pour l’Équateur et un autre pour les “amis des États‑Unis” souhaitant l’extradition d’Assange, selon l’instruction.

Depuis 2010, Julian Assange a publié sur WikiLeaks des centaines de milliers de documents classifiés concernant les activités militaires et diplomatiques des États‑Unis, ainsi que des récits d’exécutions extrajudiciaires et de collecte de renseignements contre des alliés de Washington.