Genève : vote du Grand Conseil en faveur d’une exemption du salaire minimum pour les jobs d’été, sous condition de référendum
Décision du Grand Conseil et portée du texte
Le Grand Conseil genevois a adopté le texte proposé par une coalition composée du PLR, du Centre, de l’UDC et Libertés et justice sociale. Le vote s’est soldé par 64 voix pour et 30 contre, les Verts et le PS s’y étant opposés.
Référendum et entrée en vigueur potentielle
Pour permettre une application dès l’été prochain, les auteurs du texte ont introduit un amendement prévoyant un référendum obligatoire. La gauche avait déjà annoncé son intention de lancer une consultation populaire, ce qui pourrait rallonger les délais. Le peuple genevois aura le dernier mot.
Cadre juridique et périmètre
La loi sur l’inspection et les relations de travail (LIRT) prévoit déjà des exceptions au salaire minimum pour certains types de contrats, notamment l’apprentissage, les stages et les jeunes de moins de 18 ans. En revanche, les jobs d’été n’étaient pas inclus dans ces dispenses.
Conditions et limites
Le dispositif prévoit une durée maximale de 60 jours. Selon le PLR, l’introduction du salaire minimum à Genève en novembre 2020 a réduit le nombre d’emplois saisonniers, ce qui est décrit comme un effet collatéral regrettable par le rapporteur de majorité Jacques Béné.
La droite présente ce cadre comme une exception ciblée et strictement encadrée: le job doit durer au plus 60 jours, se dérouler pendant les vacances scolaires et universitaires, et ne viser que les étudiants inscrits dans un établissement de formation reconnu. Le salaire serait fixé à 75% du salaire minimum légal, soit environ 18 francs de l’heure.
Réactions et débats
La droite affirme que l’objectif est de préserver l’emploi des jeunes tout en évitant une perte de revenus pour ceux qui travaillent pour financer leurs études et leurs besoins essentiels. À l’inverse, la gauche estime que la mesure pourrait accroître la précarité d’un grand nombre d’étudiants, selon La Matinale de la RTS.
Contexte et chiffres clés
Le Conseil d’État soutient cette orientation. En 2025, le salaire minimum genevois était de 24,48 CHF de l’heure; pour un temps plein de 42 heures par semaine, cela représente environ 4 455 CHF bruts par mois. Le minimum s’applique à tous les secteurs, à l’exception de l’agriculture et de la floriculture.
Perspectives et prochaines étapes
La mise en œuvre dépendra de l’issue du référendum: la droite a déposé un amendement prévoyant un référendum obligatoire, tandis que la gauche avait aussi évoqué l’éventualité d’un référendum. Le peuple genevois aura le dernier mot sur cette mesure.