Immunothérapie innovante : une alternative prometteuse au vaccin contre la grippe?
Une nouvelle approche pour combattre la grippe : l’immunothérapie
Les symptômes classiques de la grippe, tels que fièvre, frissons, toux, maux de gorge, douleurs musculaires et articulaires, ainsi que fatigue et perte d’appétit, restent bien connus, selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
À l’approche de chaque saison automnale, la problématique de la grippe saisonnière resurgit, accompagnée de l’utilisation régulière du vaccin. Cependant, l’efficacité limitée de celui-ci, en raison des nombreuses mutations du virus, incite à explorer de nouvelles stratégies de prévention et de traitement. Une piste innovante, expérimentée par des chercheurs américains, consiste en l’utilisation de l’immunothérapie, une méthode qui pourrait représenter une alternative utile.
Différences entre immunothérapie et vaccination
Traditionnellement appliquée dans la lutte contre certains cancers, l’immunothérapie vise à stimuler le système immunitaire afin qu’il reconnaisse et combatte plus efficacement les agents infectieux ou tumorigènes. Contrairement au vaccin, qui introduit un fragment affaibli ou inactif d’un agent pathogène pour inciter la production d’anticorps spécifiques, l’immunothérapie utilise souvent des anticorps ou autres molécules pour renforcer ou moduler la réponse immunitaire.
Les résultats préliminaires de l’étude menée par le Jackson Laboratory
Les chercheurs du Jackson Laboratory, situé à Bar Harbor (États-Unis), ont réalisé une expérience sur des souris — y compris celles dont le système immunitaire était affaibli — en leur administrant un cocktail d’anticorps non neutralisants. Ces anticorps ne détruisent pas directement le virus, mais le marquent pour faciliter la réponse immunitaire naturelle de l’organisme. Leurs observations indiquent que ce traitement a permis de protéger les animaux contre diverses souches de grippe, y compris celles de la grippe porcine et aviaire.
Une efficacité démontrée même contre les souches graves
Selon Silke Paust, immunologiste et principale auteure de l’étude, même avec des virus très virulents comme H5 et H7 de la grippe aviaire, ce traitement a permis de sauver des vies longtemps après l’infection. De plus, l’administration du cocktail d’anticorps plusieurs jours après l’infection a souvent conduit à la survie des souris, tout en réduisant la charge virale dans leurs poumons. Fait notable : le virus n’a pas semblé muter face à ces anticorps, et la technique a montré une efficacité avec des doses faibles.
Perspectives et limites de cette immunothérapie
Il convient de souligner que ces résultats restent pour l’instant à un stade préliminaire. Des études supplémentaires seront nécessaires pour confirmer l’efficacité de cette approche chez l’humain et évaluer sa faisabilité à grande échelle comme alternative ou complément au vaccin saisonnier anti-grippe.