Justine Lévy explore la perte maternelle dans ‘Une drôle de peine’: un récit-enquête intime
Une introspection littéraire sur le deuil d’une mère
Depuis la publication de son premier roman en 1995, Le rendez-vous, la relation avec sa mère, Isabelle Doutreluigne, a constitué une source d’inspiration récurrente pour Justine Lévy. Cette figure maternelle, décrite comme une femme charismatique, mannequin fantasque, impliquée dans des activités aussi variées que le cambrioleur et la toxicomanie, apparaît dans plusieurs de ses œuvres, notamment Mauvaise fille (2009) et La gaieté (2015).
Le dernier ouvrage de l’autrice, Une drôle de peine, poursuit cette exploration. Dans ce récit, elle aborde la perte de sa mère à travers une démarche qui mêle récit personnel et enquête littéraire. Avec un style vif et sans concessions, Justine Lévy y insuffle également de l’humour et de la tendresse, tout en évoquant la douleur profonde liée à l’absence d’une mère que l’on a adorée, morte alors qu’elle était enceinte.
Revenir sur l’origine d’un amour filial
Les personnages clés et leur influence sur l’écriture
Dans Une drôle de peine, apparaissent notamment le mari de l’auteure, Pablo, ainsi que son père, Bernard-Henri Lévy. Ces figures familiales, portées par un amour palpable, contribuent à tisser la trame de ce récit. Justine Lévy explique que son ouvrage n’est pas centré exclusivement sur ces proches, mais qu’ils incarnent l’origine de l’amour qu’elle souhaite explorer à travers cette œuvre.
Elle précise dans l’émission Vertigo du 5 septembre : « Il y a peu de personnes à qui l’on doit tout, et qui font partie intégrante de notre histoire. Mais ce roman ne leur est pas dédié en tant que tels. Leur présence sert à révéler la relation de ma mère avec eux. »
Une mère omniprésente dans la réflexion autobiographique
La figure maternelle occupe une place centrale dans le processus créatif de Justine Lévy. Elle confie que, même en tentant de s’éloigner de l’autofiction, les personnages liés à sa mère revenaient inévitablement. La perte de sa mère rend plus difficile la vie quotidienne, ce qui l’a conduite à s’interroger et à écrire sur la manière de continuer à vivre après cette absence. « Depuis qu’elle n’est plus là, il est difficile d’adopter la même posture. J’ai ressenti le besoin d’exprimer cette expérience à travers l’écriture », explique-t-elle.
Une œuvre à la croisée de la douleur et de l’amour
Un récit personnel et une déclaration d’amour
Ce roman constitue une exploration sincère de la douleur et de la tristesse liées à la perte de sa mère. Il s’agit également d’une déclaration d’amour, une façon pour l’autrice d’honorer la mémoire d’Isabelle Doutreluigne. À travers cette œuvre, Justine Lévy partage son parcours personnel de deuil, mêlant autobiographie et enquête intime.
L’écriture comme processus de consolation
Contrairement à ce que certains pourraient imaginer, écrire ne semble pas apporter un apaisement immédiat à Justine Lévy. Elle indique que, si ses livres peuvent réconforter leurs lecteurs, l’écriture ne la soulage pas personnellement. « J’ai souvent trouvé du réconfort dans la lecture de livres, mais pour moi, écrire ne me console pas. Malgré tout, je ressens un besoin impérieux de mettre ces sentiments en mots », confie-t-elle.
Adaptation web : ld
Justine Lévy, Une drôle de peine, édition Stock, août 2025.