Négociations internationales sur la pollution plastique : l’UE appelle à un accord ambitieux malgré de fortes tensions

Négociations internationales sur la pollution plastique : l’UE appelle à un accord ambitieux malgré de fortes tensions

Les discussions autour d’un traité mondial visant à réduire la pollution plastique connaissent une phase décisive à Genève. L’Union européenne, représentée notamment par la commissaire à l’environnement Jessika Roswall et le ministre danois de l’Environnement Magnus Heunicke, se dit prête à conclure un accord, mais insiste sur la nécessité de préserver des objectifs ambitieux.

Négociations tendues à Genève

Au cours d’un point presse, les représentants européens ont rappelé que l’Union ne souhaitait pas aboutir à un compromis “à n’importe quel prix”. Magnus Heunicke a décrit les tractations comme “extrêmement difficiles”, en soulignant que l’UE vise un texte “aussi ambitieux que possible”.

L’UE s’inscrit dans le camp des pays dits « ambitieux », qui encouragent la réduction de la production de plastique vierge et l’établissement d’une liste d’additifs chimiques considérés comme nocifs. Ce positionnement se heurte toutefois à une opposition de plusieurs États producteurs de pétrole et de plastiques, appuyés par des représentants de l’industrie pétrochimique présents comme observateurs.

Objectif : un traité juridiquement contraignant

Magnus Heunicke a rappelé que la finalité des pourparlers reste l’adoption d’un accord contraignant sur le plan juridique, afin de mieux protéger les générations futures des impacts liés à la pollution plastique. La question de la régulation des plastiques à usage unique et de la limitation des substances chimiques préoccupantes figure au cœur des discussions.

Blocages et multiplication des points de désaccord

La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, présente elle aussi à Genève, a regretté l’attitude de plusieurs pays producteurs de pétrole qu’elle considère comme un frein aux discussions. Dans une interview accordée au quotidien Les Échos, elle a évoqué une multiplication des points de désaccord : le projet d’accord, qui contenait environ 300 points en débat la semaine précédente, en comporterait désormais plus de 1 400.

Selon la ministre, cette situation illustre une stratégie de ralentissement de la négociation, attribuée notamment à certains États comme ceux du Golfe, la Russie et les États-Unis. Ces prises de position traduisent la difficulté à trouver un équilibre entre intérêts économiques et impératifs environnementaux.

Derniers jours de négociations avec de nouveaux arrivants

Dans les prochains jours, d’autres ministres de l’Environnement doivent rejoindre la conférence de Genève. Les délégations du Brésil, de l’Indonésie, de l’Afrique du Sud, du Mexique et de la France sont particulièrement attendues pour tenter de trouver un compromis avant la clôture des travaux.

Une fenêtre décisive pour l’avenir

Alors que la communauté internationale multiplie les alertes sur l’impact de la pollution plastique, ces tractations sont suivies de près. L’issue des discussions pourrait marquer une étape importante vers l’adoption d’un cadre international destiné à encadrer la production et l’usage du plastique au niveau mondial.