Observatoire dédié pour renforcer la transparence du marché agroalimentaire en Suisse

Observatoire dédié pour renforcer la transparence du marché agroalimentaire en Suisse

Objectifs et rôle de l’observatoire

Selon une proposition relayée par l’ancienne députée Isabelle Pasquier-Eichenberger (Verts/GE) et Sophie Michaud Gigon (VD), les missions de cet observatoire doivent être précisées pour accroître la transparence sur les prix, les marges et les coûts tout au long de la chaîne agroalimentaire.

Contexte économique et pression sur les producteurs

Depuis 1990, l’indice des prix à la production des produits agricoles aurait enregistré une baisse d’environ 25 %. Par ailleurs, la mise en concurrence avec les prix européens et internationaux et la diminution des droits douaniers exercent une pression croissante sur les productrices et producteurs.

Manque de transparence et effets sur le commerce de détail

La hausse des prix des denrées alimentaires indigènes pour les consommateurs ne se répercute pas nécessairement sur les revenus des producteurs, qui restent stables, voire diminuent. La fixation des prix dans le commerce de détail demeure largement opaque et n’indique pas nécessairement les coûts réels de production, rappelle la porte-parole genevoise.

Un maraîcher a évoqué la difficulté de savoir exactement combien l’agriculteur gagne par rapport au prix affiché à l’étalage; il a souligné qu’un producteur pourrait vendre à perte dans certaines situations.

À ce jour, il est difficile de disséquer les prix pratiqués en grandes surfaces. Les enseignes Coop, Migros et Denner ont indiqué à la RTS que l’initiative exigeante dépassait leurs capacités.

Ne pas attendre et réactions des acteurs

La commission préparatoire était d’accord sur l’objectif d’améliorer l’observation des prix au sein des filières agroalimentaires et sur une répartition équitable de la valeur ajoutée, mais elle estimait que ces questions relèvent davantage de la Politique agricole 2030+.

Selon Peter Hegglin (Centre/ZG), les objectifs généraux sont louables mais les dispositions proposées seraient trop détaillées et pourraient être excessives; il est préconisé que le Parlement se limite aux grandes lignes plutôt que d’entrer dans les détails.

La gauche a défendu l’initiative et estime qu’elle ne devrait pas attendre 2030+ pour être traitée. Cette position a été partagée aussi par l’UDC et une partie du Centre et du PLR.

Impact potentiel et débats futurs

La publication des marges à tous les maillons de la chaîne (transformation et distribution) risquerait, selon certains, de révéler des secrets commerciaux et d’accroître la charge administrative.