Or en correction après un record historique : analyse d’un retournement lié à l’espoir d’accords commerciaux Chine-États-Unis

Or : correction après des records historiques

Après des semaines durant lesquelles l’or enchaînait les sommets, une correction s’est opérée, selon l’analyse de Fawad Razaqzada de City Index relayée par l’AFP. L’or avait franchi un nouveau pic lundi, à 4 381,52 dollars l’once. Cette flippe des marchés est attribuée à l’espoir d’un prolongement de la trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine, ce qui pourrait diminuer l’attrait des actifs refuges.

En séance, le cours a touché un point bas à 4 082,03 dollars, en recul de 6,3 %, une chute marquée par rapport aux niveaux observés plus tôt. Selon Bloomberg, c’était la plus forte baisse depuis avril 2013, année où ralentissement chinois avait pesé sur le marché. Vers 22h30, l’once se négociait autour de 4 126 dollars, soit une perte de 5,28 %, effaçant les gains accumulés ces derniers jours. L’argent et le platine n’échappaient pas à la tendance, reculant respectivement de 7,26 % et 5,11 %.

Analyse des mouvements et implications

Daniela Sabin Hathorn, analyste principale des marchés chez Capital.com, souligne que les marchés avaient tendance à surchauffer et que ce retournement n’est pas surprenant dans ce contexte.

Marchés et devises

Sur le marché des changes, le dollar avançait de 0,37 % face à l’euro, s’établissant à 1,1600 dollar pour un euro.

Actualités économiques et industrielles

Adidas a relevé ses prévisions pour 2025 après une croissance soutenue au troisième trimestre. Selon des résultats préliminaires publiés, le groupe d’Herzogenaurach prévoit un bénéfice d’exploitation de 2 milliards d’euros cette année, contre une fourchette précédente située entre 1,7 et 1,8 milliard. Le chiffre d’affaires, ajusté des effets de change, devrait augmenter d’environ 9 %, au terme d’une estimation antérieure évoquant une hausse à un chiffre.

En matière de politique européenne, la France et l’Espagne réaffirment leur soutien à l’interdiction, prévue pour 2035, de la vente de voitures neuves à moteur thermique dans l’Union européenne. L’Allemagne demeure en quête d’aménagements possibles. Cette mesure constitue l’élément central du Pacte vert, mais les constructeurs réclament des flexibilités. La Commission européenne affirme maintenir le cap, tout en prévoyant une évaluation de la mesure et de ses effets en 2026, avec un examen prévu fin d’année.

La taxe Zucman sur les hauts patrimoines, portée par la gauche à l’Assemblée, a été rejetée lundi en commission des Finances. Des débats sont prévus dans l’hémicycle à partir de vendredi, avec des discussions autour d’un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines nets d’au moins 100 millions d’euros, incluant les patrimoines professionnels. Le camp gouvernemental et le Rassemblement national dénoncent un dispositif jugé dangereux pour l’entrepreneuriat et l’emploi.

Sur le plan international, Donald Trump a annoncé une rencontre avec Xi Jinping en Chine au début de l’année prochaine, en marge du sommet APEC, tout en exprimant des réserves sur une éventuelle invasion de Taïwan par Pékin. Il a précisé qu’un rendez-vous était « pratiquement organisé ». Parallèlement, il a évoqué la possibilité de mesures de rétorsion financières si les tensions se renforcent.

Applications et tensions budgétaires américaines : vingt jours après le début de la paralysie budgétaire, ses effets se font sentir dans divers secteurs et même sur la dissuasion nucléaire. Selon CNN, la NNSA pourrait mettre environ 1 400 fonctionnaires fédéraux en chômage technique, tout en assurant la maintenance des ogives nucléaires avec moins de 400 agents. Des sources internes indiquent toutefois qu’aucune menace immédiate pour la sécurité nationale n’est à craindre pour le moment.

Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a déclaré que les tensions commerciales avec la Chine semblaient s’apaiser et a indiqué qu’il échangerait au sujet des négociations en cours avec son homologue chinois. Il a aussi évoqué une rencontre avec Xi Jinping en Corée du Sud en marge de l’APEC.

Donald Trump a confirmé qu’il rencontrerait Xi Jinping en Corée du Sud lors de l’APEC, dans le cadre d’un rendez-vous prévu autour du sommet. Le déplacement du président américain est prévu pour la période du 29 octobre au 1er novembre, à l’occasion du sommet.

Économie et finances publiques en Europe

Friedrich Merz, chancelier allemand, a appelé à la création d’une place financière européenne afin de concurrencer les marchés américains et asiatiques et prévenir la fuite de capitaux. L’objectif est d’unifier les marchés de capitaux de l’UE pour accélérer les flux et soutenir l’investissement.

En Suisse, les perspectives économiques sont entachées par des droits de douane américains et par un franc fort, annonçant un second semestre 2025 plutôt morose et une croissance plus faible en 2026. Le Seco prévoit 1,3 % de croissance pour 2025 et 0,9 % pour 2026, contre 1,2 % auparavant, en raison des droits de douane de 39 % sur certains produits suisses. Le contexte commercial demeure difficile et incertain pour l’industrie exportatrice helvétique.

Industrie et marchés mondiaux

Dans l’aéronautique, Boeing perd son monopole dans les livraisons par rapport à l’Airbus A320, qui a pris la tête des ventes en septembre. Boeing a livré 55 avions ce mois-ci, dont 40 737 MAX, portant le total à 12 254 737 livrés depuis le début de l’ère commerciale, contre 12 257 A320.

Selon le FMI, la croissance mondiale devrait se maintenir à des niveaux plus soutenus que prévu, autour de 3,2 % en 2025 et 3,1 % en 2026. Aux États-Unis, une croissance proche de 2 % est attendue pour 2025 et 2,1 % pour 2026, soutenue par certains facteurs mais freinée par les droits de douane et les incertitudes économiques.

Entreprises et réorganisations

Le brasseur Heineken annonce une réorganisation du siège à Amsterdam, avec la suppression ou le transfert de 400 postes, dans le cadre du déploiement de 40 plateformes numériques afin d’exploiter davantage les données et d’accélérer l’innovation.

Sur le front des finances publiques et des accords internationaux, l’Argentine a bénéficié d’un accord d’échange de devises et d’achat de pesos argentins par les États‑Unis pour soutenir la monnaie et les alliés américains. Le gouvernement américain a annoncé l’achat direct de pesos et la finalisation d’un accord de 20 milliards de dollars avec la banque centrale argentine, tandis que le pays traverse une crise de liquidité.