Pourquoi il est risqué de boire une bouteille d’eau en plastique laissée dans une voiture chaude

Pourquoi il est risqué de boire une bouteille d’eau en plastique laissée dans une voiture chaude

En été ou même lors de journées tempérées, il peut être tentant de boire une bouteille d’eau en plastique entamée que l’on retrouve dans sa voiture. Pourtant, les spécialistes déconseillent fortement ce geste, car l’exposition à la chaleur favorise à la fois la prolifération de bactéries et la libération de substances issues du plastique.

Dangers microbiologiques liés aux bouteilles oubliées

Dès les premières heures passées dans un véhicule exposé au soleil, des bactéries et des moisissures peuvent se développer à l’intérieur d’une bouteille déjà ouverte, surtout après un contact direct des lèvres avec le goulot. Selon une étude citée par le New York Times, des germes tels que le staphylocoque doré — pouvant causer des intoxications alimentaires — peuvent apparaître en moins de 48 heures. La chaleur intérieure d’une voiture, souvent plus élevée que la température extérieure, accélère encore ce développement.

Études sur la prolifération des micro-organismes

Des recherches montrent également qu’à 25 °C, différentes boissons, y compris l’eau dans des bouteilles en plastique, favorisent en l’espace de deux semaines la multiplication de levures, moisissures et bactéries. Dans un habitacle exposé directement au soleil, cette évolution est encore plus rapide. D’où la mise en garde du neuroscientifique Jamie Ross dans le New York Times : « si l’on n’est pas certain de la qualité de l’eau, mieux vaut ne pas la consommer ».

Effets potentiels des substances chimiques libérées par le plastique

La plupart des bouteilles jetables sont fabriquées en PET. Selon l’épidémiologiste environnementale Nicole Deziel, la chaleur et les rayons solaires peuvent provoquer la migration de composés comme les phtalates ou le bisphénol A vers l’eau. Ces substances sont classées parmi les perturbateurs endocriniens et certains experts soupçonnent qu’elles puissent avoir des conséquences sur la santé à long terme. En revanche, l’idée selon laquelle des dioxines cancérigènes se formeraient dans ces conditions a été démentie par les chercheurs cités.

Microplastiques et exposition chronique

Indépendamment de la température, une étude publiée en 2018 a révélé la présence de microplastiques dans 93 % des bouteilles analysées. Les effets précis de ces particules sur l’organisme ne sont pas encore établis, mais leur présence a été constatée dans différents organes humains comme le foie, les reins et même le cerveau, selon une recherche récente. La dégradation accélérée du plastique par la chaleur et les UV pourrait augmenter la quantité de particules ingérées.

Quelles alternatives pour rester hydraté en toute sécurité ?

Face à ces incertitudes, une grande partie de la communauté scientifique recommande de ne pas boire une bouteille d’eau en plastique entamée et restée dans un véhicule chaud. L’usage de contenants réutilisables comme des gourdes en acier inoxydable ou en verre est privilégié. Comme le rappelle le neuroscientifique Jamie Ross, mieux vaut choisir la prudence, même en cas de forte soif.