Procès en appel du meurtrier du parking des Charmilles : enjeux et controverses

Procès en appel du meurtrier du parking des Charmilles : enjeux et controverses

Reprise du procès en appel du suspect impliqué dans le drame des Charmilles

Ce mardi matin, à Genève, s’est ouvert le procès en appel concernant le jeune homme accusé de l’homicide survenu dans un parking souterrain des Charmilles le 19 janvier 2019. Ce dossier, qui suscite une attention particulière en raison de l’âge du prévenu, remet en question la nature des charges initiales et le traitement judiciaire réservé à cette affaire.

Une condamnation inhabituelle pour un jeune prévenu

En 2022, le tribunal criminel avait condamné le jeune homme à une peine de 16 ans et dix mois de détention, assortie d’une mesure d’internement. Ce verdict, peu courant dans le contexte de la jeunesse des accusés, s’appuyait sur la présence d’un trouble de la personnalité dyssociale et sur un risque élevé de récidive à court et moyen terme. La décision prévoyait une libération conditionnelle uniquement lorsque des experts certifieraient qu’il ne constituait plus une menace pour la société.

Les arguments de la défense en appel

Les avocats du prévenu ont fait appel de cette décision, en insistant sur sa jeunesse et son potentiel de réhabilitation. Selon eux, le jeune homme a montré des signes positifs d’évolution, notamment grâce à un suivi thérapeutique en détention. Ils souhaitent voir revenir la qualification des faits d’assassinat à celle de meurtre, tout en demandant la levée de la mesure d’internement, considérant qu’il pourrait bénéficier d’une chance de réinsertion.

Contestation de nouveaux éléments et demande de report

Dès l’ouverture des débats, la défense a tenté de repousser l’audience, invoquant deux nouvelles affaires impliquant le prévenu. En effet, celui-ci est également mis en cause dans une procédure pour tentative d’extorsion et chantage, commises selon ses dires depuis sa cellule et qu’il nie. Par ailleurs, son nom est apparu récemment dans un procès d’un gardien de prison condamné pour trafic de drogues et téléphones en détention.

Selon la défense, la présentation de ces éléments constitue une atteinte à la présomption d’innocence, et leur demande de report a été rejetée par la cour.

Le rôle du trouble de la personnalité dans le jugement

Au cœur des débats, la question de l’interruption de la détention se trouve toujours liée au diagnostic de trouble de la personnalité dyssociale. La justice avait initialement pris en compte ce facteur pour ordonner un traitement ambulatoire et maintenir l’internement. Le prévenu, aujourd’hui âgé de 24 ans, avait été reconnu coupable d’avoir porté un coup de couteau à un autre jeune lors d’une soirée festive, ce qui constitue le contexte de cet incident judiciaire.

Ce mardi, il a exprimé, d’une voix presque imperceptible, ses sentiments concernant la thérapie en prison. « Je souhaite changer, devenir une personne normale. Je reviens de loin », a-t-il indiqué. Toutefois, il exprime un certain désespoir quant à son avenir, soulignant que « la situation actuelle me terrifie », en référence à la mesure d’internement qui lui est appliquée.

Ce procès en appel continue de poser des questions importantes sur la prise en charge judiciaire des jeunes en situation de trouble mental et leur réinsertion future, dans un contexte judiciaire complexe et sensible.