Référendum en Slovénie sur l’aide à mourir: rejet majoritaire et suspension de la loi

Référendum en Slovénie sur l’aide à mourir: rejet majoritaire et suspension de la loi

Contexte et résultats partiels du référendum

Les Slovènes ont exprimé leur vote sur l’aide médicale à mourir lors d’un référendum, et les résultats partiels indiquent une opposition à l’entrée en vigueur du texte. Environ 53% des votants se sont prononcés contre la mise en œuvre de la loi adoptée par le Parlement en juillet, contre 47% qui y étaient favorables, entraînant la suspension de son application pour au moins douze mois.

Cadre juridique et mécanisme de suspension

La législation, qui n’autorise pas l’euthanasie mais prévoit l’accès à une aide médicale pour mettre fin à la vie dans certaines situations, avait été adoptée après un premier référendum en 2024. Elle viserait les patients lucides et incurables dont la souffrance est jugée insupportable et exclut les cas de maladie mentale.

Réactions et contexte local

Dans la salle omnisports de Stozice, le plus grand bureau de vote de Ljubljana, des électeurs ont exprimé des opinions divergentes: certains soutiennent le droit de choisir sa fin de vie, d’autres s’y opposent au motif d’une préférence pour la « culture de la vie ». L’Église catholique a critiqué la loi, la présentant comme contraire à l’Évangile, à la loi naturelle et à la dignité humaine.

Des témoignages individuels ont illustré le débat: une retraitée de 63 ans a évoqué son cancer avancé et le souhait d’éviter la souffrance, tandis qu’un étudiant de 24 ans a souligné l’importance de pouvoir se prononcer sur des questions essentielles. D’autres votants se sont exprimés en faveur ou en opposition, certains restant indécis.

Contexte européen et portée du vote

Ce scrutin s’inscrit dans un contexte européen où certains pays autorisent déjà des procédures similaires: la Suisse et l’Autriche permettent une assistance médicale pour mettre fin à la vie, tandis que les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg pratiquent l’euthanasie. En parallèle, des discussions sur l’aide à mourir se poursuivent ailleurs, y compris en France, où la question est à l’étude.

Au total, près de 2 millions d’électeurs étaient appelés à se prononcer, 1,7 million étant inscrits sur les listes électorales. Le Parlement pourrait être saisi à nouveau après douze mois pour discuter d’un nouveau texte.

Un sondage publié cette semaine par le quotidien Dnevnik dévoilait un soutien légèrement supérieur à l’aide médicale à mourir, avec 54,3% des répondants favorables, 30,6% opposés et 15% indécis.