Seddik Benbahlouli condamné à 20 ans de prison, dernier membre du gang de Roubaix, pour des faits remontant à 1996

Seddik Benbahlouli condamné à 20 ans de prison, dernier membre du gang de Roubaix, pour des faits remontant à 1996

Contexte et faits reprochés

Près de 30 ans après les faits et après une longue cavale, Seddik Benbahlouli, dernier membre retrouvé du gang de Roubaix, a été condamné par la cour d’assises du Nord à une peine de 20 ans de réclusion criminelle pour des actes qui remontent à 1996. Le jury a retenu notamment une tentative de meurtre sur deux policiers dans le cadre d’un braquage à Croix le 27 janvier 1996, et le recel d’un véhicule volé.

Par ailleurs, l’action publique visant l’association de malfaiteurs a été éteinte dans ce dossier. La cour a suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé « la même peine » qu’en 2001, année où Benbahlouli avait été condamné par contumace à 20 ans de prison.

Procès et position des parties

Lors de sa plaidoirie, l’avocate de l’accusé a demandé l’acquittement, soutenant qu’« au terme de sept jours d’audience », la cour ne pouvait pas former une intime conviction suffisante pour établir la culpabilité. Selon la défense, Benbahlouli ne ferait pas partie du gang de Roubaix et n’était pas présent sur les lieux lors de la fusillade. L’avocate a également évoqué un dossier « unique » du fait de l’ancienneté des faits, de la disparition de preuves, de l’indisponibilité de témoins et de l’altération des souvenirs.

Avant que la cour ne se retire pour délibérer, l’accusé a de nouveau affirmé, par l’intermédiaire de son avocate, que ses droits n’avaient pas été respectés, notamment lors de son arrestation aux États‑Unis en 2023. Depuis le début du procès, il n’est apparu que rarement dans le box et a répété son innocence.

Éléments de preuve et contexte historique

Le silence de l’accusé a empêché la cour de lever les nombreuses zones d’ombre entourant sa participation au gang de Roubaix, groupe criminel décrit comme actif en 1996 et ayant mené une série de braquages à l’arme de guerre ainsi qu’une tentative d’attentat dans la région lilloise. Selon un enquêteur, ce noyau serait un « précurseur » du rapprochement entre grand banditisme et islamisme radical à l’époque.

Les faits visés incluent notamment le 27 janvier 1996, à Croix, lorsque le groupe aurait ouvert le feu sur des policiers lors de la récupération d’un véhicule Audi 90 volé. L’un des deux policiers aurait été blessé par balle. Les enquêteurs indiquent que l’ADN de Benbahlouli aurait été retrouvé à proximité du lieu de la fusillade et qu’il serait blessé au cours de l’échange armé.

Chronologie et contexte procédural

Benbahlouli avait été arrêté aux États‑Unis en 2023, après une longue cavale qui a duré près de trois décennies et entourée de mystères. Le verdict prononcé par la cour d’assises du Nord intervient ainsi après un long parcours judiciaire, et alors que le pénal remonterait à des faits anciens pour lesquels les victimes gardent une mémoire vive du passé judiciaire.

Réactions et portée du verdict

Le parquet avait réclamé la même peine infligée en 2001, consolidant ainsi l’issue du dossier après de nombreuses péripéties liées à l’ancienneté des faits et à la disparition de certains éléments matériels et témoins. Le jugement vient clore un chapitre particulièrement long et complexe autour du gang de Roubaix, groupe décrit comme emblématique dans les chroniques du crime de l’époque.

Conclusion

Si les conclusions de la défense ont porté sur l’absence de participation avérée et sur des irrégularités potentielles, le tribunal a jugé les faits établis au regard des éléments présentés, tout en inscrivant ce dossier dans le cadre des affaires anciennes qui continuent d’alimenter la mémoire des victimes et des enquêteurs. Le cas de Seddik Benbahlouli, dernier membre retrouvé du gang de Roubaix, demeure ainsi emblématique des dynamiques criminelles des années 1990 dans la région lilloise.