Sommet en Alaska : à Moscou, des habitants expriment leurs espoirs de paix entre Russes et Américains

Alors que Vladimir Poutine et Donald Trump doivent se rencontrer vendredi soir, heure de Moscou, en Alaska, les rues de Moscou témoignent déjà d’un vif intérêt pour ce rendez-vous diplomatique attendu. Dans les boutiques de souvenirs de la capitale russe, des poupées traditionnelles à l’effigie de dirigeants étrangers rappellent la place centrale accordée à ce type d’événement. À plus de 7 000 kilomètres d’Anchorage, certains Moscovites confient espérer un rapprochement entre les deux puissances.

Des habitants qui misent sur le rapprochement

Sur la rue Arbat, l’une des artères touristiques de Moscou, des passants partagent leurs attentes autour du sommet. Boris, inspecteur des impôts de 60 ans, estime que les discussions pourraient aboutir à des « décisions positives ». Il dit croire que les présidents russe et américain parviendront à trouver des points communs autour du conflit en Ukraine, espérant ainsi que la guerre se termine.

De son côté, Ioulia, employée dans l’événementiel, exprime l’espoir qu’« après ce sommet, la situation s’améliore ». Elle souligne l’importance, selon elle, d’une coopération entre deux puissances nucléaires capables de coexister de manière pacifique. Elle note également que ni le président ukrainien Volodymyr Zelensky ni les représentants européens ne figurent parmi les participants à cette rencontre.

Un conflit aux conséquences humaines dramatiques

L’offensive militaire déclenchée en Ukraine en février 2022 a provoqué des destructions massives et causé des dizaines de milliers de victimes, dont un grand nombre de civils. D’après les données publiées par l’ONU en mars, environ 3,7 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, tandis que 6,9 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge à l’étranger, principalement en Europe.

« Il faut en finir avec la guerre et trouver un compromis », estime Guennadi, 85 ans, venu sur l’Arbat avec son épouse. Il s’arrêtait devant une exposition photographique tout en exprimant son souhait de paix.

Entre attentes et scepticisme autour du sommet

Irina, institutrice retraitée de 65 ans, se dit confiante dans les « projets de Donald Trump », qui s’est présenté par le passé comme un médiateur disposé à mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. « Les peuples russe, américain et ukrainien sont des peuples pacifiques et souhaitent vivre en paix », souligne-t-elle.

À l’inverse, Vladimir, 69 ans, se montre plus réservé. Selon lui, les résultats pourraient se limiter à une suspension temporaire de certaines opérations aériennes ou maritimes, plutôt qu’à un cessez-le-feu complet.

Des négociations jusqu’ici infructueuses

Les sessions de négociations menées depuis 2022, dont la plus récente à Istanbul en juillet, n’ont abouti qu’à des accords limités d’échanges de prisonniers. Moscou demande à l’Ukraine de céder plusieurs territoires partiellement occupés (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), outre la Crimée annexée en 2014, ainsi que l’abandon des livraisons d’armes occidentales et de toute perspective d’adhésion à l’OTAN. Kiev considère ces conditions comme inacceptables et réaffirme son exigence d’un cessez-le-feu inconditionnel, le retrait complet des forces russes occupant environ 20 % de son territoire, et des garanties de sécurité internationales.

Les symboles présents jusque dans les vitrines

Dans une boutique de souvenirs moscovite, des poupées russes représentent déjà Vladimir Poutine aux côtés de figures telles que le président chinois Xi Jinping, qualifié par le dirigeant russe de « grand ami de la Russie ». Donald Trump, en revanche, n’y figure pas encore. « Peut-être la semaine prochaine, si le sommet se passe bien, il y aura une poupée avec Poutine et Trump ensemble », explique une vendeuse en esquissant un sourire.