Suisse: les PME pessimistes face à l’évolution de l’économie, selon le baromètre de l’Usam
Climat des PME en Suisse: un pessimisme persistant sur l’économie
Selon le baromètre publié par l’Union suisse des arts et métiers (Usam), 52% des sections cantonales prévoient une détérioration de la situation économique au cours des douze prochains mois, tandis que 42% tablent sur une stagnation. Aucune section ne prévoit une amélioration.
Les causes invoquées demeurent la lourdeur administrative, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et un aménagement du territoire jugé trop restrictif.
Des facteurs internationaux renforcent ce climat morose, notamment les droits de douane américains de 39%. Le paquet législatif européen, dont la procédure de consultation vient de s’achever et qui fera l’objet d’un débat au Parlement, introduit également des incertitudes.
Les PME craignent particulièrement une augmentation de la bureaucratie.
Le manque de relève est une source d’inquiétude. «Il y a plus de professionnels qui quittent le marché du travail qu’il n’en arrive de nouveaux. La vague de départs à la retraite des baby-boomers accentue cette tendance», affirme le vice-président de l’Usam, Pierre Daniel Senn. Il appelle à la reconnaissance de diplômes tels que le Professional Bachelor et le Professional Master afin de renforcer l’attractivité de la formation professionnelle supérieure.
Le manque de logements est aussi mis en exergue. «On construit trop peu, on développe trop peu et on optimise insuffisamment les surfaces existantes», déplore Pierre Daniel Senn, ce qui aggrave la pénurie dans les régions périphériques.
Dans les Grisons, par exemple, un tiers des entreprises ne recrutent plus faute de logements disponibles.
Les entreprises appellent donc à un vaste programme d’allègement: simplification des autorisations de construire, frein à la réglementation, soutien d’une politique commerciale favorable et réduction du poids de l’État.
Si la majorité des PME décrivent un climat des affaires tendu, certaines voient toutefois dans l’intelligence artificielle un levier potentiel pour compenser la pénurie de main-d’œuvre et gagner en productivité.