Technique simple et ludique pour mieux gérer son anxiété au quotidien

Technique simple et ludique pour mieux gérer son anxiété au quotidien

Des pensées négatives aux symptômes physiques

Il arrive à de nombreuses personnes de penser : « Je n’y arriverai pas », « Je n’ai pas droit à l’erreur » ou encore « Je dois avoir l’air étrange ». Ces pensées, fréquentes en période d’anxiété, s’accompagnent souvent de réactions physiques comme une accélération du rythme cardiaque, des tensions musculaires ou des sensations d’oppression. L’esprit peut alors se focaliser sur le pire scénario possible.

Selon plusieurs spécialistes, il existerait une astuce, à la fois simple et originale, pour prendre du recul face à ce type de pensées : donner un nom humoristique à son anxiété.

Comprendre le mécanisme de l’anxiété

L’anxiété correspond à un état émotionnel marqué par la nervosité, l’inquiétude et l’agitation intérieure. Elle fait partie de la réaction naturelle au stress, destinée à nous protéger d’un danger. Ce processus implique notamment l’amygdale, zone clé du cerveau dans le traitement émotionnel, qui déclenche la libération d’hormones comme l’adrénaline et le cortisol. Cela entraîne, entre autres, un cœur qui bat plus vite, une respiration accélérée et une tension musculaire accrue.

Le problème survient lorsque ces réactions sont déclenchées en l’absence d’un réel danger, perturbant la vie quotidienne. On parle alors de troubles anxieux. Les crises de panique, quant à elles, se distinguent par des épisodes brefs mais intenses, avec des symptômes comme des vertiges, une forte tachycardie, ou la sensation de perdre le contrôle, parfois perçus – à tort – comme des urgences médicales.

« Personnaliser » son anxiété : une stratégie validée par des experts

Dans un entretien accordé au HuffPost, la psychologue Stefanie Mazer explique que donner un prénom à son anxiété permet de l’externaliser, c’est-à-dire de la considérer comme distincte de soi. Nommer cette voix intérieure « le nerveux Nils » ou « le paniqué Paul », par exemple, introduit une dose d’humour qui réduit la charge émotionnelle.

Au lieu de se dire « Je n’en peux plus », il devient possible de penser : « Tiens, Nils s’inquiète pour la présentation ». On passe ainsi du rôle de victime à celui d’observateur, un peu comme si l’on regardait la tempête depuis l’abri d’une fenêtre, plutôt que d’y être plongé.

L’effet d’observateur et ses bienfaits

La thérapeute Erin Pash souligne que nommer son anxiété aide à réduire son intensité perçue. Cette technique, liée à l’« effet d’observateur », activerait le cortex préfrontal – associé au raisonnement logique – et favoriserait l’apaisement de l’amygdale, source de l’alerte émotionnelle.

De son côté, Gina Ryan, coach et animatrice du podcast The Anxiety Coaches Podcast, indique que cette personnalisation permet d’aborder l’anxiété avec plus de bienveillance et de conscience, tout en engageant un dialogue interne. L’auteure Crystal Hoshaw, sur Healthline, raconte ainsi qu’elle surnomme la sienne « Negative Nancy » et lui répond mentalement : « Je sais que tu veux m’aider, mais je peux gérer ».

Comment créer un nom pour son anxiété

  • Opter pour un nom décalé : plus c’est absurde, mieux cela fonctionne, par exemple « dramaturge Doris » ou « catastrophique Catherine ».
  • Lui donner un caractère : imaginer son apparence, sa voix ou son comportement, pourquoi pas inspiré d’un personnage fictif.
  • Dialoguer intérieurement : remercier cette « partie » pour son intention, puis affirmer que vous maîtrisez la situation.

Les précautions à garder en tête

Cette astuce ne remplace pas l’accompagnement thérapeutique. En cas d’anxiété sévère, de crises de panique ou de traumatisme, il est indispensable de consulter un professionnel de santé mentale. Stefanie Mazer souligne qu’un usage détourné de la technique – consistant à éviter toute confrontation avec ses émotions – pourrait aggraver l’anxiété sur le long terme.

Les experts précisent que cette approche est surtout pertinente dans le cas d’inquiétudes ponctuelles ou d’anxiété légère. Dans les autres situations, elle doit s’intégrer dans un plan d’accompagnement plus large, visant à comprendre et accepter l’émotion plutôt qu’à la nier.

Comme le rappelle une représentation marquante dans le film d’animation Vice-versa 2 de Disney-Pixar, où l’anxiété est personnifiée par un personnage orange, il s’agit bien d’identifier cette émotion… tout en choisissant comment interagir avec elle.