Un simple accident : Jafar Panahi transforme un incident mineur en thriller haletant
Un incident banal, un thriller social
Sur une route nocturne, un homme voyage avec sa fille et sa femme enceinte. Il écrase accidentellement un chien et s’arrête près d’une station pour emprunter une boîte à outils. Sur les lieux, un autre homme croit reconnaître celui qui aurait bouleversé sa vie des années plus tôt.
Quand le hasard remue les traumatismes
Le récit suit l’homme qui décide de le suivre, l’enlève et menace de l’enterrer vivant dans le désert. Le doute quant à l’identité exacte de la victime l’amène à contacter d’anciens camarades afin de confirmer son intuition. Progressivement, plusieurs victimes de la répression exercée par le régime iranien se retrouvent face à celui qui pourrait être leur bourreau… ou pas.
Contexte et tournage
Douzième long métrage de Jafar Panahi, connu pour Taxi Téhéran et Trois visages, le film a été réalisé sans l’autorisation officielle de la République islamique. À partir de cet incident, une suite d’événements de plus en plus chaotiques se met en place, et Panahi, fidèle à son style, propose une description tendue d’une société iranienne confrontée aux traumatismes imposés par le régime des mollahs.
Maîtrise technique et portée politique
Le long métrage convainc par sa complexité morale et par le dépouillement de ses personnages, qui se divisent sur les meilleures façons d’agir face à un probable bourreau. Le récit offre, sans compromis, un témoignage des horreurs commises au nom de la République islamique. Avec une clarté et une maîtrise cinématographique qui ont marqué les spectateurs, la Palme d’or obtenue à Cannes n’a pas surpris.
Note: 5/5
Rafael Wolf/sf
Avec Vahid Mobasheri. À voir dans les salles romandes depuis le 1er octobre 2025.